Association des infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario

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3. Recommandations relatives à la pratique : Interventions 

Recommandation Niveau de la preuve
3.1 Pour les clients chez lesquels un risque de développer des escarres de décubitus a été déterminé, la pression doit être minimisée par l'utilisation immédiate d'un horaire de repositionnement. IV
3.2 Utiliser des techniques appropriées pour positionner, transférer et tourner le client. Consulter un ergothérapeute ou un physiothérapeute à propos des techniques et des dispositifs de transfert et de positionnement destinés à réduire la friction et le cisaillement et à optimiser l'autonomie du client. IV
3.3a Prendre en considération les répercussions de la douleur. Celle-ci peut diminuer la mobilité et l'activité. Les méthodes de maîtrise de la douleur comprennent notamment une médication efficace, le positionnement thérapeutique, les supports et d'autres interventions non pharmacologiques. Surveiller régulièrement le niveau de douleur à l'aide d'un outil valide pour l'évaluation de la douleur. IV
3.3b Prendre en considération le risque de rupture de l'épiderme du client associé à la perte de sensation protectrice ou de la capacité de percevoir la douleur et d'y réagir d'une manière efficace (par ex., incidence des analgésiques, des sédatifs, des neuropathies, etc.). IV
3.3c Prendre en considération les répercussions de la douleur sur l'irrigation des tissus locaux. IV
3.4 Éviter les massages sur les protubérances osseuses. IIb
3.5 Les clients présentant un risque de développer une escarre de décubitus ne doivent pas demeurer sur un matelas normal. Utiliser un matelas qui diminue les points d'appui, comme les matelas en mousse très dense. Ia
3.6 Pour les clients qui présentent un risque élevé et qui subissent une intervention chirurgicale, l'utilisation peropératoire de surfaces de soulagement de la pression doit être envisagée. Ia
3.7 Pour les personnes alitées :
  • Utiliser une méthode pluridisciplinaire de planification des soins.
  • Utiliser des dispositifs qui permettent au client de se positionner, de se soulever et de se transférer d'une manière autonome (par ex., trapèze, planche de glissement, gardienne).
  • Repositionner le client au moins à toutes les deux heures ou plus fréquemment si le risque est élevé.
  • Utiliser des oreillers ou des coussins de mousse pour éviter le contact avec les protubérances osseuses.
  • Utiliser des dispositifs qui éliminent toute pression sur les talons et sur les protubérances osseuses des pieds.
  • Un retournement de 30 degrés, d'un côté ou de l'autre, est recommandé pour éviter le positionnement directement sur le trochanter.
  • Maintenir la tête du lit le moins élevé possible en fonction de l'état médical et des restrictions, de façon à limiter l'effet de cisaillement. Une élévation de 30 degrés ou moins est recommandée.
  • Utiliser des dispositifs de soulèvement plutôt que de faire glisser le client au moment de le changer d'endroit ou de position.
  • Ne pas utiliser d'appareil ou de produit en forme de beigne qui concentre la pression sur une autre région.
IV
3.8 Pour les personnes confinées au fauteuil :
  • Utiliser une méthode pluridisciplinaire de planification des soins.
  • S'assurer que le client transfère son poids toutes les quinze minutes, s'il en est capable.
  • Repositionner le client au moins toutes les heures s'il n'est pas en mesure de transférer son poids lui-même.
  • Utiliser des dispositifs permettant de diminuer la pression sur les surfaces d'appui.
  • Ne pas utiliser d'appareil ou de produit en forme de beigne qui concentre la pression sur une autre région.
  • Au moment de positionner le client dans un fauteuil ou une chaise roulante, tenir compte de la posture, de la distribution du poids, de l'équilibre, de la stabilité et du soutien des pieds, ainsi que de la diminution de la pression.
  • Consulter un ergothérapeute ou un physiothérapeute pour l'évaluation et l'adaptation de la position assise chez les clients ayant des besoins particuliers.
IV
3.9 Protéger et favoriser l'intégrité de la peau :
  • S'assurer qu'il y a une bonne hydratation par la consommation d'une quantité appropriée de liquides.
  • Personnaliser l'horaire des bains.
  • Éviter d'utiliser de l'eau chaude et utiliser un nettoyant qui n'irrite pas la peau et dont le pH est équilibré.
  • Minimiser la force et la friction subies par la peau lors du nettoyage.
  • Maintenir l'hydratation de la peau en appliquant des hydratants et des crèmes qui lubrifient, qui n'irritent pas la peau, dont le pH est équilibré et dont la teneur en alcool est faible.
  • Utiliser des pansements protecteurs (par exemple : pellicules étanches, pellicules transparentes, hydrocolloïdes) ou des rembourrages protecteurs pour réduire le risque de blessure causée par la friction.
IV
3.10 Protéger la peau contre l'humidité excessive et l'incontinence :
  • Évaluer et prendre en charge l'humidité excessive liée aux fluides du corps (par exemple : urine, excréments, transpiration, exsudat de blessure, salive, etc.).
  • Nettoyer doucement la peau lorsque le client se salit. Pendant les soins, éviter la friction en utilisant un nettoyant périnéal en aérosol ou un chiffon doux.
  • Minimiser l'exposition de la peau à l'humidité excessive. Lorsque l'humidité ne peut être contrôlée, utiliser des protège-draps, pansements ou culottes absorbants qui repoussent l'humidité de la peau. Remplacer les protège-draps et les draps lorsqu'ils sont humides.
  • Utiliser des produits topiques qui offrent une protection contre l'humidité.
  • Lorsqu'une irritation de la peau persiste sur une surface humide, consulter le médecin en vue d'une évaluation et d'un traitement topique.
  • Mettre sur pied un programme de contrôle de l'incontinence fécale et urinaire.
IV
3.11 Une évaluation nutritionnelle avec des interventions appropriées doit être réalisée à l'admission dans tout nouveau milieu de soins de santé et au moment des changements de l'état du client. Si l'on soupçonne une carence nutritionnelle :
  • Consulter un diététiste professionnel. – Niveau IV
  • Rechercher des facteurs qui compromettent l'apport alimentaire d'une personne qui semble bien nourrie (particulièrement les protéines ou les calories) et offrir à cette personne un soutien en ce qui concerne son alimentation. – Niveau IV
  • Planifier et mettre en place un protocole de soutien ou de suppléments alimentaires pour les personnes souffrant de carences nutritionnelles. – Niveau IV
  • Si l'apport alimentaire demeure inadéquat, envisager d'autres interventions nutritionnelles. – Niveau IV
  • Les suppléments alimentaires doivent être envisagés pour les clients âgés souffrant d'une maladie grave. – Niveau Ib
Multiple
3.12 Mettre sur pied un protocole de réadaptation lorsque cela est conforme aux objectifs globaux du plan de soins et lorsque la possibilité d'améliorer la mobilité et l'activité de la personne existe. Consulter l'équipe de soins au sujet du programme de réadaptation. IV

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